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LES MORTS

faut pour vous et pour votre sœur. J’ai encore mille pistoles en bourse. »

Trois jours après, Jean de Calais et les deux filles quittaient Bordeaux. Trois jours plus tard, ils étaient au bout de leur voyage.

— « Bonjour, père.

— Bonjour, Jean de Calais. Te voilà bientôt revenu. As-tu déjà fait fortune ? Raconte-moi ça. »

Jean de Calais obéit. Jusqu’à la fin, le père écouta sans mot dire.

— « Jean de Calais, tu as bien fait. Et maintenant, qu’entends-tu faire de ces deux filles ?

— Père, écoutez-moi. J’entends épouser l’aînée. J’entends reconnaître la cadette pour mon enfant. Si vous dites non, je repars, et vous avez fini de me voir.

— Jean de Calais, fais à ta volonté. Je consens à tout.

— Père, merci. Que le Bon Dieu vous récompense. »

Jean de Calais épousa donc l’aînée des filles, et reconnut la cadette pour son enfant. Au bout de neuf mois, sa femme accouchait d’un beau garçon. Un an plus tard, le père de Jean de Calais était mort.

Le temps du deuil fini, Jean de Calais manda un peintre fameux.

— « Peintre, voilà de l’or et de l’argent. Tire