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CONTES MYSTIQUES

le portrait de ma femme. Tire le portrait de sa sœur. Tire le portrait de mon enfant. »

Un mois après, Jean de Calais était obéi. Alors, il se fit apporter trois coffres, le premier pour le linge et les habits, le second pour l’or et l’argent, le troisième pour les portraits.

— « Valets, attelez ma voiture, et chargez-y ces trois coffres. »

Cela fait, Jean de Calais embrassa toute sa famille.

— « Adieu, femme. Adieu, mes enfants. Je pars pour un grand voyage. Quand je serai de retour, vous en saurez davantage. Pensez à moi. Si je puis, je vous manderai de mes nouvelles. »

Jean de Calais partit. Trois jours après il s’embarquait à Bordeaux. Un mois plus tard il arrivait, avec ses trois coffres, à Lisbonne, en Portugal. Là, il loua un beau logement, sur la plus grande place de la ville, juste à mi-chemin entre le Louvre du roi de Lisbonne, en Portugal, et la cathédrale. Il loua aussi une belle voiture, attelée de quatre chevaux blancs, avec un cocher et deux laquais galonnés d’or.

Jean de Calais avait son plan. Le dimanche suivant, il cacha sous ses habits deux pistolets chargés à poudre, et cloua les trois portraits sur le côté droit de la voiture. Cela fait, il dit au cocher :