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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 2, 1886.djvu/95

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LES MORTS

ses serres dans les cheveux de Jean de Calais, et partit comme un éclair au-dessus de la mer grande. Une heure après, il le déposait sur le seuil de sa maison.

— « Jean de Calais, j’ai tenu ma promesse. Le temps est proche, où je te demanderai de tenir la tienne. »

Et le grand Oiseau Blanc s’envola je ne sais où.

Depuis sept ans que Jean de Calais vivait sur son rocher, sur son rocher sans arbres ni verdure, jamais il n’avait fait couper ses cheveux, ni raser sa barbe. Ses habits tombaient en lambeaux. Le pauvre homme s’en alla, comme un mendiant, jusqu’à la porte de la cuisine, où les servantes avaient fort à faire pour préparer le dîner de noces.

— « Une petite aumône, s’il vous plaît, servantes, pour l’amour de Dieu et de la sainte Vierge Marie. Pater noster, qui es in cœlis

— Au large, pouilleux. Garde pour toi ta vermine. Tiens, prends cette écuelle de soupe, ce morceau de pain, cette bouteille, et va te rassasier à l’écurie. »

Jean de Calais obéit. Pendant qu’il buvait et mangeait, la sœur de sa femme entra dans l’écurie, portant une assiette pleine de fricot.

— « Pauvre, nos servantes sont des rien qui vaille. Elles t’ont chassé de la cuisine, sans te