Le jeune homme se mit à rire.
— « Mère du Diable, saute dans ma besace. »
La Mère du Diable sauta dans la besace, au premier commandement. Alors, le jeune homme retourna chez le forgeron, et posa la besace sur l’enclume.
— « Forgeron, passe-moi ton marteau du poids de cent quintaux. Prends le pareil, et frappons fort et ferme là-dessus.
— Pauvre, je n’ai rien à te refuser. Hardi ! Hô ! »
La Mère du Diable criait, à se faire entendre de cent lieues :
— « Aie ! aie ! aie ! Vous me brisez les os. Aie ! aie ! aie ! »
Les deux hommes frappaient toujours fort et ferme.
— « Hardi ! Hô ! »
Mais il est dit que la Mère du Diable ne mourra jamais. Pourtant, elle est née pour souffrir, comme les chrétiens. Sous les deux marteaux du poids de cent quintaux, elle criait toujours, à se faire entendre de cent lieues :
— « Aie ! aie ! aie ! Vous me brisez les os. Aie ! aie ! aie ! »
Quand la gueuse eut assez souffert, le jeune homme ouvrit la besace. La Mère du Diable décampa, pour ne revenir jamais, jamais.