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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/132

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CONTES FAMILIERS

être vus, ils finirent par le surprendre, dormant dans son lit. Alors, ils lui lièrent les pieds et les mains, l’enfermèrent dans un sac, et le chargèrent sur leurs épaules, pour aller le noyer dans la Garonne.

Mais la charge était lourde, et la Garonne était loin. À mi-chemin, les porteurs n’en pouvaient plus. Ils posèrent donc leur sac au milieu d’un bois, et entrèrent dans une auberge, pour s’y reposer, en buvant bouteille.

Jusque-là, Petiton n’avait pas soufflé mot. Mais alors, il se mit à crier comme un aigle :

— « Au secours ! Au secours ! »

En ce moment, passait dans le bois un jeune homme, touchant un troupeau de mille porcs.

— « Au secours ! Au secours ! »

Le porcher s’approcha.

— « Mon ami, quels sont les gueux qui t’ont enfermé dans ce sac ?

— Brave homme, ce sont deux valets du roi, qui me portent à leur maître. Par force, le roi veut me faire épouser sa fille, une princesse belle comme le jour, et riche comme le Pérou. Mais j’ai promis au Bon Dieu de me faire prêtre ; et jamais je n’épouserai la fille du roi. »

Alors, le porcher ouvrit le sac.

— « Merci, porcher.