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Les Niais

— Eh bien, voici comment il faut s’y prendre. On m’a dit qu’un marchand de Toulouse, qui loge près de la Daurade[1], vend de la graine de cheval. Par malheur, chaque graine coûte cher. Il faut en acheter une, pour nous mettre en semence. Faisons une quête entre nous, et envoyons quatre hommes avisés à Toulouse, y chercher ce qui nous manque.

— Oui, oui. Nous voulons de la graine de cheval. »

La quête finie, les quatre hommes avisés partirent aussitôt pour Toulouse, et s’en allèrent à la boutique du marchand, qui logeait près de la Daurade.

— « Bonjour, marchand.

— Bonjour, mes amis. Qu’y a-t-il pour votre service ?

— Marchand, on nous a dit que vous vendiez de la graine de cheval.

— Mes amis, on vous a dit la vérité. Mais chaque graine vous coûtera cent pistoles.

— Eh bien, marchand, nous en prendrons une. Voici l’argent. »

Le marchand alla chercher, dans l’arrière-boutique, une citrouille grosse comme un baril.

— « Tenez, mes amis, voici ma plus belle

  1. Église de Toulouse.