conseil de la Petite Oie, le Poulet se garda bien de réveiller le fantôme. Tandis que celui-ci ronflait encore, la Petite Oie et son ami le Poulet, chargeaient la masse d’or rouge sur leur âne, et partaient pour la boutique du chaudronnier.
— « Bonjour, chaudronnier. Combien veux-tu nous donner de grands chaudrons, pour cette masse d’or rouge ?
— Mes amis, je vous en donne trois.
— Chaudronnier, nous n’en voulons que deux. »
La Petite Oie et son ami le Poulet chargèrent donc les deux chaudrons sur leur âne, l’un à droite, l’autre à gauche, et partirent au galop.
Le soir même, ils étaient rentrés au château.
— « Poulet, mon ami, étrennons nos deux grands chaudrons. Faisons des armotes[1]. »
Tandis que les armotes cuisaient, le Loup revint frapper à la porte.
— « Pan ! pan !
— Qui est là ?
— Ami. Ouvre, Petite Oie. »
Mais la Petite Oie avait reconnu le Loup à la voix. Pourtant, elle ouvrit la porte, sans peur ni crainte.
- ↑ Bouillie de maïs, dont nos paysans gascons se nourrissent volontiers durant l’hiver.