— Bonjour, mon ami. Que viens-tu faire ici, avec ta citrouille ?
— Mon prince, je viens vous porter ce présent. La soupe de citrouille et de haricots frais est une fort bonne chose. Ne manquez pas de recommander à votre cuisinière de conserver les graines. Vous en donnerez à tous vos amis et connaissances ; et je viendrai moi-même en chercher, pour l’année prochaine.
— Merci, mon ami. Va-t’en manger un morceau à la cuisine.
— Avec plaisir, mon prince. »
Le paysan descendit donc à la cuisine, où on ne le laissa pas manquer de pain, de vin, et de viande. Pendant qu’il buvait et mangeait, Henri IV dit à Roquelaure :
— « Roquelaure, ce paysan m’a l’air d’un brave homme. Je crois qu’il m’a apporté sa citrouille de bon cœur. Que pourrais-je bien lui donner ?
— Mon prince, mettez-le à l’épreuve. S’il ne vous a pas donné un œuf pour avoir un bœuf, faites-lui présent d’un beau cheval.
— Roquelaure, tu as raison. »
Quand le paysan eut mangé à sa faim, et bu à sa soif, il revint dans la chambre du roi, pour le saluer avant de partir.
— « Mon ami, dit Henri IV, que demandes-tu pour ta récompense ?