— Mon prince, je vous demande de ne pas oublier de me faire garder des graines de citrouille, pour me maintenir en belle semence. »
Alors, Henri IV commanda qu’on donnât un beau cheval au paysan, qui rentra chez lui fort content.
Ce paysan était le métayer de M. de Cachopouil[1], un noble, glorieux comme un paon, et avare comme un juif. Quand M. de Cachopouil vit que son métayer avait été si bien récompensé, pour une citrouille, il pensa :
— « Demain, j’irai trouver Henri IV, et je lui ferai présent d’un beau cheval. Pour le moins, il me fera marquis, et me donnera un baril plein de doubles louis d’or. »
En effet, le lendemain matin, M. de Cachopouil descendit à l’écurie, choisit son plus beau cheval, partit pour la ville de Nérac, et trouva Henri IV et Roquelaure, qui jouaient aux cartes après dîner.
— « Bonjour, mon prince, et la compagnie.
— Bonjour, mon ami. Qu’y a-t-il pour ton service ?
— Mon prince, je suis M. de Cachopouil ; et
- ↑ En gascon Cachopouil, en agenais Cachopeu, c’est-à-dire : « écrase-pou. » Est-il besoin d’ajouter que ce nom a été forgé par la malice populaire, et qu’il n’y a jamais eu, dans le sud-ouest de la France, ni famille noble, ni terre seigneuriale de ce nom ?