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CONTES FAMILIERS

— « Un morceau de pain, métayère, s’il vous plaît, pour l’amour de Dieu et de la sainte Vierge Marie. Pater noster

— Décampe, fainéant. »

Et elle lui lança sa quenouille.

Le jeune homme la ramassa.

— « C’est toujours autant de gagné. »

Et il repartit.

Pendant cent jours, le malheureux courut le monde, buvant aux fontaines, mangeant des herbes et des fruits sauvages. Quand il s’arrêtait, crevant de faim, sur le seuil de quelque métairie, pour y demander l’aumône, aussitôt la métayère lui criait :

— « Décampe, fainéant. »

Et elle lui lançait sa quenouille dans les jambes.

Le jeune homme la ramassait.

— « C’est toujours autant de gagné. »

Au centième jour, le garçon avait ramassé cent quenouilles. Mais il n’avait pas trouvé ce qu’il cherchait.

Enfin, le malheureux retourna chez sa mère.

— « Eh bien ! mon fils, as-tu trouvé le navire, le Navire marchant sur terre ?

— Mère, je n’ai trouvé que ces cent quenouilles. Maintenant, j’ai fini de voyager. »

Alors, le dernier des trois fils parla.