Tandis que le curé confessait, confessait, arrivèrent douze ou quinze dévotes, vêtues de blanc. Elles venaient répéter, encore une fois, un beau cantique, pour la procession du soir. Voici le refrain :
— « Dans la Terre promise,
De loin je vois Moïse[1]. »
Ce cantique troublait le confesseur et ses pénitents. Le curé de Lagarde parut, en surplis, sur la porte du confessionnal, et fit signe aux dévotes de se taire.
— « Chût ! chût ! »
Les dévotes se mirent à chanter plus fort :
— « Dans la Terre promise,
De loin je vois Moïse. »
Le curé de Lagarde reparut.
— « Chût ! chût ! »
Mais les dévotes ne voulaient pas en avoir le démenti.
— « Dans la Terre promise,
De loin je vois Moïse. »
Cette fois, le curé de Lagarde n’y tint plus. Il s’élança du confessionnal, et tira sa révérence aux dévotes en chantant :
- ↑ Ces deux vers en français, dans le récit traduit du gascon.