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RÉCITS

« Faites-lui bien mes compliments.
Faites-lui bien mes compliments[1].  »

Cette fois, les dévotes se turent, et s’en allèrent répéter ailleurs leur beau cantique.

XI. — Le même soir, le curé de Lagarde prêcha, en plein air, sur le Jugement dernier.

— « Alors, disait-il, mes bien chers frères, le Bon Dieu séparera les brebis des boucs, les bons des méchants. Moi, je serai parmi les justes, et vous parmi les damnés. Quand les Diables arriveront pour vous emporter en enfer, vous me crierez trop tard :

— « Curé de Lagarde ! Curé de Lagarde ! »

— Et moi, je me frotterai les mains, à la droite du Bon Dieu. Je vous crierai : « Tant mieux. C’est bien fait. Il fallait m’écouter, quand je prêchais dans le cuvier, qui me servait de chaire, à Marsolan. »

XII. — Chaque fois qu’il mourait un de ses paroissiens, le curé de Lagarde ne manquait pas, le dimanche suivant, d’en faire l’éloge public en chaire.

Un dimanche, il fit l’éloge du pauvre Rapet.

  1. Ceci en français.