Princesse Triste-Mine, qui n’a pas voulu de moi. Forgeron, je suis riche comme la mer. Écoute. L’heure approche où tu dois aller te coucher avec ta femme. Jure-moi, par ton âme, de n’y pas toucher de toute la nuit, et demain matin je te donne un grand sac, plein de quadruples d’Espagne.
— Mon ami, c’est convenu. »
Ce qui fut dit fut fait. Au lieu de souffler la lumière, et de se coucher près de sa femme, le Forgeron passa toute la nuit à se promener dans la chambre. D’heure en heure, il demandait à la Princesse Triste-Mine :
— « Femme, sais-tu combien de quadruples d’Espagne peut contenir un grand sac ? »
Au lever du soleil, il s’en alla trouver le jeune homme.
— « Mon ami, j’ai gagné ce que tu m’as promis hier soir. »
Tandis que le Forgeron cachait son or, Henri IV entra dans la chambre de la Princesse Triste-Mine.
— « Eh bien ! ma fille, comment as-tu passé ta première nuit de noces ?
— Mon père, ne m’en parlez pas. J’ai couché seule. Toute la nuit, mon mari s’est promené dans la chambre. D’heure en heure, il me demandait : « Femme, sais-tu combien de quadruples d’Espagne peut contenir un grand sac ? »