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Les gens avisés

courte-échelle, jusqu’au poulailler, pour attraper quelques volailles.

— Avec plaisir, Compère Renard. Mais auparavant, jure-moi, par ton âme, que lorsque tu seras là-haut, tu me jetteras, pour ma peine, une paire de poules grasses.

— Marchand de peignes de bois, je te le jure par mon âme. »

Le Marchand de peignes de bois prit Compère Renard sur ses épaules.

— « Allons ! Hardi ! Hô !

— Marchand de peignes de bois, le poulailler est encore trop haut d’une toise. Pousse-moi donc par le cul. »

Le Marchand de peignes de bois prit un aiguillon sur sa petite charrette, et poussa. Mais la pointe de l’aiguillon entrait d’un pouce dans le cul de la male bête, et Compère Renard criait, à rendre sourd :

— « Aïe ! aïe ! aïe ! Pas si fort. Marchand de peignes de bois. Pas si fort.

— Compère Renard, tu m’as dit : «Pousse-moi par le cul. » Je te pousse. »

Enfin, Compère Renard se haussa jusqu’au poulailler.

— « Compère Renard, n’oublie pas ce que tu m’as juré. Tu m’as juré, par ton âme, que lors-