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CONTES FAMILIERS

— Valets, conduisez le Marchand de peignes de bois à l’écurie où est enfermé mon Grand Lion. »

Les valets obéirent. Dans l’écurie, le Grand Lion bondissait, les yeux hors de la tête, tirant trois pieds de langue rouge, et criant comme cinq cents Diables.

Le Marchand de peignes de bois entra, sans peur ni crainte.

— « Eh bien, Grand Lion, pourquoi tout ce tapage ? Ne me reconnais tu pas ?

— Si fait. Tu es le Marchand de peignes de bois.

— Grand Lion, je suis venu t’inviter à dîner. Compte que je te régalerai, comme ton roi lui-même n’est pas en état de le faire.

— À la bonne heure. Marchand de peignes de bois. Nous dînerons à midi sonnant. Va-t-en faire la cuisine. Mais, si tu ne me régales pas comme tu l’as dit, compte que je t’avalerai tout vif. »

Le Marchand de peignes de bois sortit, et s’en alla chez un boucher, où il acheta tout un veau. Après, il s’en alla chez un pâtissier, où il acheta un quintal de grosses dragées. Ensuite, il s’en alla chez un arquebusier, où il acheta un quintal de balles de plomb. Enfin, il s’en alla chez un forgeron, et se fit forger une pelle de fer du poids de septante livres.