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Les gens avisés

Cela fait, le Marchand de peignes de bois revint à l’écurie du Grand Lion, et mit le couvert.

— « Allons, Grand Lion. Midi sonne. À table ! Tâte un peu de ce fricot. »

Le Grand Lion dévora le veau jusqu’aux os.

— « Et maintenant. Grand Lion, tâte un peu de ces grosses dragées. »

En cinq minutes, le Grand Lion avait avalé un demi quintal de grosses dragées. Alors, le Marchand de peignes de bois vida les autres à terre, mêlées au quintal de grosses balles de plomb. Le Grand Lion avala tout, sans y rien comprendre.

— « Eh bien, Grand Lion, es-tu content ?

— Marchand de peignes de bois, tu m’as régalé comme mon roi lui-même n’est pas en état de le faire. Aussi, je ne te mangerai pas tout vif. Pourtant, ces grosses dragées m’ont un peu empâté la bouche, et chargé le ventre.

— Grand Lion, ceci n’est rien. Amusons-nous. Veux-tu que je t’enseigne le jeu de tape-cul ?

— Avec plaisir. Marchand de peignes de bois. »

Alors, le Marchand de peignes de bois monta sur la table, et attacha une corde terminée par un nœud coulant, à la maîtresse-poutre de l’écurie.

— « Et maintenant. Grand Lion, monte aussi sur la table, et passe ta patte dans ce nœud coulant. Tu vas voir comme nous allons rire. »