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Les gens avisés

Assez ! Tu me rôtis le cul. Marchand de peignes de bois, je te reconnais pour mon maître. »

Mais le Marchand de peignes de bois frappait toujours, avec sa pelle rougie à blanc, et toujours le Grand Lion criait :

— « Aïe ! aïe I aïe ! Aïe ! aïe ! aïe ! Assez ! Assez ! Tu me rôtis le cul. Marchand de peignes de bois, je te reconnais pour mon maître. »

Enfin, le Marchand de peignes de bois coupa la corde où le Grand Lion pendait par la patte. La male bête retomba par terre, à moitié morte, et le cul rôti. Alors, le Marchand de peignes de bois se retourna vers le roi de France et vers sa fille.

— « Roi de France, je me suis rendu maître de votre Grand Lion. Maintenant, il faut me donner votre fille en mariage.

— C’est juste, Marchand de peignes de bois. »

Le mariage se fit le lendemain, et la noce dura sept jours. Le huitième, dès la pointe de l’aube, le Marchand de peignes de bois attela son âne de six francs à sa petite charrette, et dit à sa femme :

— « Mie, monte ici. Surtout, prends garde à ne pas gâter mes marchandises. Et maintenant, adieu, roi de France. Je m’en reviens courir le monde.

— Adieu, ma fille. Adieu, Marchand de peignes de bois. Tenez, voici un grand sac, plein de