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Page:Bladé - Contes populaires de la Gascogne, t. 3, 1886.djvu/79

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Les gens avisés

— « Mes amis, je me souviens de la pelle rougie à blanc. »

Et tous trois, la queue entre les jambes, décampèrent au grand galop.

Enfin, le Marchand de peignes de bois rouvrit les yeux, toujours coiffé de son bonnet de coton.

— « Ah ! Mille Dieux ! Milliard de Dieux ! Ah ! Mille Dieux ! Milliard de Dieux ! »

À ces jurements de païen, la princesse se réveilla toute tremblante.

— « Qu’as-tu, Marchand de peignes de bois ? Qu’as-tu ?

— Ce que j’ai, milliard de Dieux ? J’ai que je suis un homme perdu. J’ai que suis un homme ruiné. Regarde, là-haut, dans les arbres, cette bande de singes, avec des bonnets de coton. Regarde. Ce sont les miens. Tout ce qu’elles voient faire aux hommes, ces males bêtes le répètent. Elles ont pillé ma marchandise, pour se coiffer comme moi. Ah ! Mille Dieux ! Milliard de Dieux ! »

Bleu de colère, le Marchand de peignes de bois arracha son bonnet de coton, et le jeta par terre. Aussitôt, tous les singes en firent autant.

— « Hi ! hi ! hi ! Ha ! ha ! ha ! Vite, ma femme. Vite, ramassons tous ces bonnets de coton. »

Un quart d’heure après, tous les bonnets de coton étaient ramassés, et le Marchand de peignes de bois repartait avec la princesse, pour aller faire