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CONTES FAMILIERS

— Ah ! le gueux. Regarde aussi mon cul, Grand Lion. C’est le Marchand de peignes de bois, avec son aiguillon, qui me l’a tout ensanglanté. Mais patience. Nous nous retrouverons, et je lui mangerai les tripes.

— Ah ! le scélérat, dit le Loup. Regarde ma patte, Grand Lion, et vois l’état où il l’a mise. Mais patience. Nous nous retrouverons, et je lui mangerai le cœur et le foie.

— Oui, Compère Renard. Oui, Loup. Nous nous retrouverons, et je lui mangerai la tête. »

Ceci dit, tous trois partirent à la recherche du Marchand de peignes de bois. Ils l’aperçurent, enfin, sous le grand chêne, dormant toujours, côte à côte avec la princesse.

— « Voici le Marchand de peignes de bois. Il dort. Hardi ! Compère Renard. Mange-lui les tripes. »

Compère Renard ne semblait pas fort pressé.

— « Mes amis, je me souviens de l’aiguillon.

— Voici le Marchand de peignes de bois. Hardi ! Loup. Mange-lui le cœur et le foie. »

Le Loup ne semblait pas trop pressé.

— « Mes amis, je me souviens de la hache, et du gros tronc de chêne fendu.

— Voici le Marchand de peignes de bois. Il dort. Hardi ! Grand Lion. Mange-lui la tête. »

Le Grand Lion ne semblait pas fort pressé.