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VIII
jeannille
l y avait, une fois, un jeune tisserand,
appelé Jeannille, fin et avisé comme pas
un. Jeannille vivait seul, avec sa mère,
une vieille veuve, qui avait aussi bonne tête que
son fils. Lui, n’était pas glorieux d’en savoir plus
que ses voisins. Pourtant, il se mettait en colère,
quand il leur voyait faire quelque sottise ; et il
aurait voulu que chacun fût en état de raisonner
aussi bien que lui.
Sa mère lui disait souvent :
— « Jeannille, prends garde. Ce monde-ci est un grand monde. Il y a longtemps que les sots y sont les maîtres ; et je ne pense pas que ceci finisse demain. Jamais tu ne compteras toutes les herbes qui croissent dans les prés. Jamais tu ne boiras