— Merci, mère. Je suis né tout formé, tout vêtu, tout armé. J’en sais plus que les hommes de quarante ans. Commandez, mère. Tout ce que vous direz sera fait.
— Grain-de-Millet, chasse les poules du fournil. »
Grain-de-Millet chassa les poules du fournil. Sa mère l’entendait crier : « Psch ! psch ! psch[1] ! » Mais elle ne le voyait pas.
— « Mère, maintenant que les poules sont chassées, je veux aller trouver mon père.
— Grain-de-Millet, sais-tu où il est ?
— Oui, mère. Il laboure, là-bas, là-bas, avec notre paire de bœufs. Je veux lui porter son goûter.
— Grain-de-Millet, tu ne pourras pas.
— Mère, remplissez le panier. Le reste me regarde. »
Grain-de-Millet partit, emportant le panier.
— « Père, tenez. Voici votre goûter.
— Qui est là ? J’entends parler ; mais je ne vois personne.
— Père, je suis Grain-de-Millet. Je suis votre fils, né depuis une heure. Père, je suis trop petit pour être vu. C’est pourquoi vous m’appellerez Grain-de-Millet. Tenez, voici votre goûter. Où faut-il que je le pose ?
- ↑ Pour chasser les poules.