— Grain-de-Millet ! Grain-de-Millet !
— Je suis dans le ventre de Caubet.
— Grain-de-Millet ! Grain-de-Millet !
— Je suis dans le ventre de Caubet ! »
Alors, le père alla chercher un grand coutelas, saigna Caubet, l’éventra, et jeta les tripes dehors.
— « Grain-de-Millet ! Grain-de-Millet ! »
Pas de réponse.
— « Grain-de-Millet ! Grain-de-Millet ! »
Pas de réponse.
— « Grain-de-Millet ! Grain-de-Millet ! »
Pas de réponse.
— « Quel malheur ! Grain-de-Millet est mort. »
Le métayer et la métayère allèrent se coucher bien tristement.
Mais Grain-de-Millet n’était pas mort. Il était évanoui dans les tripes de Caubet, et empêtré à ne pouvoir répondre. Quand il revint à lui, les étoiles marquaient minuit. En ce moment, les loups, attirés par l’odeur des tripes, accouraient du bois du Ramier. Le temps de dire Amen, Grain-de-Millet était passé, avec les tripes de Caubet, dans le ventre d’un loup, et partait, emporté vers le Rieutort[1].
Depuis qu’il avait ce petit homme dans son ventre, le loup souffrait terriblement de la colique.
- ↑ Ruisseau qui traverse le Ramier.