Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/130

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libéralisme en émoi, l’industrie en suspens, le commerce éperdu. Était-ce tout ? La charbonnerie avait semé dans l’armée l’esprit de révolte ; et de l’autre côté de la Bidassoa, le drapeau tricolore flottait, agité par des mains françaises. Enfin, l’Angleterre grondait ; Canning se montrait menaçant ; et Louis XVIII craignait de déplaire à Wellington.

Mais ce que la royauté redoutait, la chambre l’appelait, au contraire, de tous ses vœux. Ce que M. de Villèle repoussait, à Paris, comme ministre de Louis XVIII, M. de Montmorency, au congrès de Vérone, l’adoptait comme homme de confiance de l’aristocratie parlementaire. Ce fut la chambre qui l’emporta. J’en ai dit la raison. Entre les deux pouvoirs qu’attaquait à la fois une conspiration sans limites, l’accord étant devenu nécessaire, c’était au plus faible des deux à se soumettre.

En essayant de résister à la volonté de la chambre, M. de Villèle ne faisait donc que lutter contre la force des choses ; et si en forçant M. de Montmorency à se retirer du ministère, il crut avoir remporté une bien grande victoire, il ne tarda pas à être détrompé. Car cette même souveraineté parlementaire que M. Mathieu de Montmorency représentait alors, elle porta aussitôt aux affaires, pour remplacer le duc Mathieu, le vicomte de Chateaubriand ; ce qui rendait la guerre d’Espagne inévitable.

Pour l’éviter, cette guerre, Louis XVIII et M. de