Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 1.djvu/380

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La responsabilité légalement organisée des ministres et des agents secondaires de l’administration ;

L’état des militaires légalement assuré ;

La réélection des députés promus à des fonctions publiques.

Nous donnerons à nos institutions, de concert avec le chef de l’État, les développements dont elles ont besoin.

Français, le duc d’Orléans lui-même a déjà parlé, et son langage est celui qui convient à un pays libre. Les chambres vont se réunir, vous dit-il. Elles aviseront aux moyens d’assurer le règne des lois et le maintien des droits de la nation.

La Charte sera désormais une vérité. »

Cette proclamation reçut la signature de quatre-vingt-onze députés.

Cependant la déclaration du duc d’Orléans avait été répandue dans Paris. Elle excita dans quelques quartiers le plus vif mécontentement ; un homme qui la portait fut assailli, dans la rue Jean-Jacques-Rousseau, par un groupe menaçant, et ne dut la vie qu’à l’intervention d’un élève de l’École polytechnique. L’impression fut profonde, surtout, à l’Hôtel-de-Ville : les républicains, qui s’y étaient établis depuis la veille, et ceux qui couvraient la place de Grève, étaient peu nombreux, mais énergiques et pleins d’enthousiasme. Ils trouvèrent la réponse du prince ambiguë. Ils en parlaient, les uns avec colère, les autres avec mépris, la faisant suivre de commentaires véhéments. Quels sont donc ces dangers que le duc d’Orléans vient partager avec nous ? Quel jour