Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/316

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tuné Menotti, était depuis long-temps l’ami de François IV, duc de Modène, et ils avaient formé ensemble des projets dont le but était, pour celui-ci, l’acquisition d’une couronne, pour celui-là, l’indépendance de l’Italie. On a cru que leurs communes espérances s’appuyaient sur des engagements secrets pris en France par de hauts personnages.

Une conversation que le duc de Modène eût avec M. Misley, au mois d’octobre, dans un secret réduit du palais ducal, pourra donner une idée des sentiments de ce prince. Le duc accueillit le conspirateur avec une affabilité extrême. « Vous pouvez, lui dit-il, m’ouvrir toute votre âme ma parole d’honneur, que je vous donne ici, vous met à l’abri de tout danger. M. Misley répondit que sa confiance était entière ; que la facilité avec laquelle il s’était prêté à une semblable entrevue en était la preuve, puisque nul n’ignorait que ses principes étaient républicains. « C’est à cause de ces principes et de la manière dont vous les avez soutenus, interrompit le prince, que vous possédez toute mon estime. » Et l’entretien l’amenant à parler des libéraux italiens en général, il déclara que le rôle qu’il avait été forcé de prendre en Italie lui interdisait l’espoir de voir se rallier à lui les libéraux, ceux de la Romagne, surtout, qui, bien injustement, lui attribuaient tous leurs maux. M. Misley s’efforça de persuader au duc que, dans les comités formés en France et en Angleterre pour la réalisation du projet, et même parmi les chefs romagnols, on n’attendait plus que des preuves de la loyauté de ses intentions. Mais le duc de Modène