Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/476

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui mène à la porte de Jérusalem. Les grenadiers polonais, sans attendre l’ennemi, se précipitent sur les colonnes déjà rompues par la mitraille et en font un grand carnage. Comme elles se rallient, Uminski les fait charger de flanc par les lanciers bleus et les escadrons de Sandomir, qui les rejettent sur leurs batteries. Mais une brigade de cavalerie de la garde russe accourt les dégager et repousse les Polonais jusqu’à leurs lignes, où elle se laisse emporter imprudemment. Les feux polonais l’écrasent, et il ne reste de deux régiments russes que 30 chevaux. De nouvelles masses de cuirassiers veulent enlever la batterie 73 ; le canon les décime et ils se replient au galop.

Tandis que cette redoutable batterie est occupée de sa propre défense, Kreutz et Pahlen remplacent leurs pièces démontées, et recommencent l’attaque de Czyste, qui était le point saillant de la seconde ligne. Leurs colonnes marchent résolûment sur le terrain que leur artillerie a balayé, et elles enlèvent deux batteries. Assaillie de tous côtés par les troupes de Pahlen qui se glissent le long des maisons et des clôtures de jardins, la 23e batterie, commandée par le colonel Romanski, soutient une lutte désespérée. Romanski se fait tuer. C’était, avec Bem, le plus habile artilleur des deux armées.

Il était cinq heures du soir. Une grèle d’obus avait mis le feu au faubourg de Czyste et les flammes de l’incendie éclairaient des rues jonchées de morts. Les jardins et les enclos devenaient le théâtre de combats partiels, où l’on se battait presque d’homme à homme. Le 4e de ligne, retranché dans le cime-