Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/63

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délivrer par le banquier Rotschild, une traite d’un demi-million sur l’Angleterre, soit que des motifs étrangers à ses liaisons avec le prince la rappelassent à Londres, soit que quelques nuages se fussent élevés entre elle et le duc de Bourbon[1].

Toujours est-il que le lendemain, vers huit heures et demie du matin, une scène violente eût lieu entre le prince et madame de Feuchères. On entendit le duc de Bourbon prononcer avec force le nom de M. de Choulot, et, quand la baronne fut sortie, Manoury trouva son maître assis devant la croisée de l’est, sur un petit canapé, en proie à une agitation terrible et demandant de l’eau de Cologne. A la suite de cet incident, le duc de Bourbon expédia un courrier à M. de Choulot, pour lui enjoindre d’accourir à St.-Leu où l’attendait une communication importante. Le reste de la journée ne présenta rien d’extraordinaire. Le duc de Bourbon ayant reçu la visite de M. de Cossé-Brissac, le retint à dîner et l’engagea même à passer la nuit au château. Il causa, non sans tristesse, des événements du jour, voulut signer sur le champ des pétitions que le général Lambot lui présentait en lui faisant observer qu’elles pouvaient n’être signées que le lendemain, et recommanda qu’on ne s’entretînt pas à table, devant les gens, de ce qui se passait à Paris. Le dîner fut gai. Seulement, M. de Cossé-Brissac ayant parlé de quelques caricatures publiées depuis la déchéance de Charles X, le duc de Bourbon en parut affecté,

  1. Nous avons la preuve écrite de ce fait important, et tellement ignoré jusqu’ici, qu’on n’en trouve aucune trace dans le dossier de l’instruction dont nous avons attentivement compulsé toutes les pièces.