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salon s’ouvrait d’une part sur un cabinet de toilette touchant au grand corridor du château, de l’autre sur un escalier dérobé aboutissant au palier où étaient situés l’appartement de madame de Feuchères et celui de madame de Flassans, sa nièce. Par le palier d’en bas, l’escalier dérobé conduisait, le long d’un corridor, jusqu’au vestibule du château ; et, par un palier supérieur, celui de l’entresol, il communiquait à un second corridor dans lequel se trouvaient disposées les chambres de l’abbé Briant, secrétaire de la baronne de Feuchères, de la veuve Lachassine, sa femme de chambre, et des époux Dupré, particulièrement attachés à son service. La chambre de ces derniers était placée immédiatement au-dessous de celle du prince, de sorte qu’ils pouvaient entendre aisément jusqu’au son des paroles prononcées sur leur tête.

Dans cette nuit du 26 au 27, les gardes-chasse firent dans le parc les rondes accoutumées. Lecomte avait fermé la porte du cabinet de toilette et emporté la clef : précaution indispensable, parce qu’il arrivait fort souvent au prince de laisser ouvert le verrou de sa chambre à coucher. Madame de Flassans veilla jusqu’à deux heures du matin, occupée à écrire aucun bruit ne la vint troubler. Les époux Dupré n’entendirent rien non plus. Et le calme le plus profond régna toute la nuit dans le château.

Le lendemain, à huit heures, selon l’ordre reçu la veille, Lecomte vient frapper à la porte de son maître. Il la trouve fermée, et le prince ne répond pas. Le valet de chambre se retire, revient quelques instants après avec M. Bonnie, frappe encore. Pas