Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 2.djvu/81

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE III.


Politique extérieure. — Lettre de Louis-Philippe à l’empereur Nicolas. — Dispositions des divers cabinets de l’Europe. — Joie des Anglais. — Le roi d’Espagne ne reconnaît pas Louis-Philippe ; mot de Louis-Philippe sur Ferdinand VII ; moyens employés pour amener la reconnaissance du cabinet de Madrid ; les réfugiés Espagnols poussés sur les Pyrénées, abandonnés ensuite. — Le gouvernement des clubs. — Émeutes à Bruxelles. — Dispositions de la bourgeoisie belge. — Le prince d’Orange à Bruxelles ; son portrait. — Vues du Palais-Royal sur la Belgique. — Politique de marchands. — Nomination irrégulière de M. de Talleyrand à l’ambassade de Londres ; son portrait ; funestes effets de son influence ; son incapacité. — Réponse de Nicolas à Louis-Philippe. — Révolution en Belgique. — La Belgique intéressée à se réunir à la France ; efforts du Palais-Royal pour empêcher ce résultat ; deux partis à Bruxelles les patriotes et les orangistes. — Bombardement d’Anvers. — Exclusion des Nassau. — Scènes d’enthousiasme à Paris. — Bataillon envoyé en Belgique par la société des Amis du Peuple.


Pendant que la bourgeoisie et la royauté, momentanément unies, consolidaient leur domination, les souverains étrangers revenaient peu-à-peu de leur frayeur.

La première pensée du nouveau pouvoir avait été de se faire reconnaître. Il résolut donc de fonder sa politique sur le maintien des traités de 1815. C’était se préparer une situation terrible. Ne faudrait-il pas, d’une part, s’asservir aux étrangers pour leur plaire ; et de l’autre, avilir la nation pour la calmer ? Le cabinet du Palais-Royal n’entrevit point ces conséquences, ou, s’il les entrevit, il les brava.

Le 19 août 1850, Louis-Philippe écrivit à l’empe-