Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/120

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capacité suivant ses œuvres, découlèrent d’autres erreurs qui commencèrent par la transformation du saint-simonisme et finirent par sa ruine. Mais, avant d’aborder la seconde phase de l’existence de l’école saint-simonienne, il importe de dire quelques mots de son rôle extérieur et de l’action qu’elle exerça sur la société.

La révolution de juillet avait imprimé au saint-simonisme une impulsion singulièrement énergique. Ce qui n’avait été d’abord qu’une école était maintenant une famille. Unissant à l’autorité d’une instruction solide et aux grâces de l’esprit la passion du prosélytisme, hommes du monde et sectaires, les premiers adeptes s’étaient répandus dans toutes les directions, promettant aux orateurs un théâtre sonore, tentant les poètes et les artistes par l’appât d’une renommée facile, prouvant aux savants que la science du libéralisme était fausse et vide, sans portée comme sans entrailles, parlant aux femmes de beaux-arts, d’amour et de vraie liberté. Le succès de ces tentatives avait été rapide ; après les conquêtes individuelles, on avait pu songer aux conquêtes collectives. La hiérarchie était fondée le Collège d’abord, puis le deuxième degré, puis le troisième degré. Le Globe que la retraite des doctrinaires qui le rédigeaient avait laissé aux mains de M. Pierre Leroux, penseur éminent et grand écrivain, le Globe était devenu le journal quotidien de l’école, déjà en possession de l’Organisateur. Il avait fallu de l’argent les dons afnuèrent. M. d’Eichtal avait fourni une somme considérable. A une lettre de Bazard-Enfantin, M. Henri Fournel, qui se trou-