Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/164

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D’autres affronts attendaient le principe monarchique. Tandis qu’on discutait injurieusement à la chambre et dans la presse les demandes pécuniaires de la cour, le nom du monarque, par une triste coïncidence, retentissait devant les tribunaux, associé au nom de la baronne de Feuchères. La famille de Rohan avait attaqué la validité du testament, qui nommait le duc d’Aumale légataire universel du dernier des Condé, et tous les esprits étaient attentifs au dénoûment de cette lutte judiciaire. Jamais procès n’excita une curiosité plus inquiète, ne souleva plus de passions, n’introduisit plus avant dans les mystères et les souillures de la vie des princes, la foule, toujours avide de scandale. Alors fut à demi tiré le voile qui couvrait des détails hideux. Dans une plaidoirie, remplie de faits accusateurs, M. Hennequin déroula le tableau des violences et des artifices qui avaient empoisonné les derniers jours du duc de Bourbon et vaincu sa faiblesse. Il trouva dans les sentiments bien connus du malheureux prince, rapprochés de la teneur du testament, les. preuves de la captation ; et dans l’impossibilité du suicide, celles de l’assassinat. Il n’hésita pas devant le respect dû à certains noms ; il appela les investigations de tous sur des questions brûlantes ; il fut éloquent, et, dans sa modération, implacable. Bientôt le peuple, avec son impétuosité ordinaire, ne chercha plus qu’un crime dans la fin de ce Condé dont on venait se disputer devant lui les dépouilles sanglantes. M. Hennequin reçut, à cette époque, d’hommes qui lui étaient parfaitement inconnus, une quantité innombrable de lettres. Les uns