Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/178

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garde, de presque tous ceux qui avaient occupé dans l’ancienne maison royale des emplois subalternes, brusquement supprimés et à ceux-ci s’associèrent, par pur attachement à la dynastie déchue, des serviteurs encore en fonctions. Parmi les gendarmes des chasses et les gardes forestiers, beaucoup se laissèrent gagner. On parvint même à se ménager des intelligences dans la quatrième compagnie des sous-officiers vétérans, dans un régiment de ligne caserné à Courbevoie et dans un régiment de dragons caserné à Paris, rue du Petit-Musc. Un maréchal de France, bien connu pour son dévouement au principe de la légitimité, et quatre maréchaux-de-camp, composaient en quelque sorte l’état-major de cette conspiration, dans laquelle ne craignit pas d’entrer un général bonapartiste. « Renversons le gouvernement, avait-il dit, nous laisserons ensuite à la nation le soin de décider entre le successeur de Charles X et celui de l’empereur. »

Ainsi appuyée, la conspiration s’étendit avec une extrême rapidité. Une active propagande avait lieu, non seulement à Paris, mais dans les communes environnantes : à Saint-Germain, à Meudon, à Clamart à Versailles, à Vincennes. il était difficile que des indiscrétions ne fussent pas commises, que la police ne finit pas par pénétrer, au moyen de ses agents, dans un complot dont les ramifications étaient si nombreuses. Cependant, grâce aux divisions et subdivisions multipliées qu’admettait le plan d’organisation adopté, l’autorité ne put obtenir que des renseignements très-vagues, très-in-