Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/187

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avaient cru devoir interposer entre le pape et ses sujets leur médiation pacifique. Par une note en date du 21 mai 1831, elles avaient fait connaître au Saint-Siège que le meilleur moyen de rétablir la tranquillité en Italie et d’épargner à l’Europe le danger de commotions nouvelles était d’introduire dans les États-Romains quelques-unes des réformes si impatiemment attendues. Que le principe de l’élection populaire fut admis comme base des assemblées communales et provinciales, qu’une junte centrale fût chargée de la révision de toutes les branches administratives, qu’on admît les laïques a toutes les charges de l’État qu’un conseil d’état fut institué et qu’on eût soin de le composer des citoyens les plus notables ; telles étaient les mesures conseillées au pape dans la note présentée par les ambassadeurs de France, d’Angleterre, d’Autriche, de Prusse et de Russie.

Grégoire XVI répondit à ces conseils par un édit où il se bornait à déclarer que désormais la nomination des conseils appartiendrait au chef de chaque province ; qu’aucune proposition ne pourrait être mise en délibération dans le conseil, sans avoir été préalablement soumise à l’autorité supérieure et qu’il dépendrait toujours du délégué de la province d’approuver ou non le procès-verbal des séances. Le même édit portait que les séculiers seraient exclus du gouvernement des légations, et que chaque province pourrait être déclarée légation. Ainsi, Grégoire XVI repoussait et le principe de l’élection populaire, et l’institution d’un conseil d’état, et la participation des laïques à la gestion