Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/295

La bibliothèque libre.
Aller à la navigation Aller à la recherche
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHAPITRE VII.


Compte rendu. – Mort du général Lamarque. — Ses funérailles. – Situation des divers partis. — insurrection des 5 et 6 juin. — Cloître Saint-Méry. — État de siège.


Les légitimistes venaient de pousser leur cri de guerre dans la Vendée : les républicains allaient pousser le leur à Paris. Or, à ce mouvement de colère qui emportait les partis extrêmes, répondaient, chez les hommes les plus modérés de l’Opposition, une vague impatience et un sentiment profond d’inquiétude. M. Laffitte aurait voulu, ressaisissant le pouvoir à l’aide d’une majorité parlementaire, faire triompher les inspirations d’une politique clémente. Donner définitivement la monarchie pour tutrice à la liberté, tel était le rêve de M. Odilon Barrot et de tous les députés qui, marchant à sa suite, représentaient, dans ce qu’il avait eu de plus étroit mais de plus honnête, le libéralisme de la Restauration. Quant aux députés radicaux, quoiqu’impatients du joug de la royauté, ils ne croyaient pas le moment encore venu de tirer le glaive, et ils n’aspiraient qu’à devenir le centre d’une ligue qui, par eux