Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/34

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les chambres ? les électeurs. Voilà les vrais principes : passons à leur application. Le peuple, en France, a-t-il nommé un congrès ? non. Un congrès a-t-il fait la Charte ? non. Qui donc l’a faite ? quelques députés. Qui leur en avait donné mandat ? quelques électeurs. Et les électeurs, qui les avait eux-mêmes nommés ? Le peuple ? non. Et qui représentaient-ils ? Le peuple ? non. Si un congrès national était nécessaire pour organiser la Charte, un congrès national n’est-il pas nécessaire pour organiser une fraction de la Charte ? Si la chambre de 1830 a excusé son usurpation sur la souveraineté du peuple, par la nécessité des circonstances, la chambre de 1831 peut-elle alléguer la même nécessité ? Et si elle ne le peut pas, nous ne demanderons point quel droit lui reste, mais quel prétexte. En vain dirait-on que les électeurs lui ont donné mandat. Un mandat législatif ? oui ; mais un mandat constituant ? non. Peut-on donner ce qu’on n’a pas ? Les électeurs sont-ils le peuple ? Cent mille citoyens sont-ils 33 millions d’hommes ? »

Publié dans le Courrier Français et dans le National, ce pamphlet remua puissamment les esprits, et en répondant à M. de Cormenin dans le Journal des Débats, MM. Devaux et Kératry ne firent que provoquer de la part d’un aussi redoutable athlète des répliques par qui l’opinion publique fut profondément ébranlée.

Les orateurs qui se déclaraient adversaires de l’hérédité de la pairie étaient MM. Thouvenel, Lherbette, Audry de Puyraveau, Marchai, de Bri-