Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/383

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battue, en dehors de la direction du pouvoir, par suite d’inspirations qui ne venaient pas de lui, et sous la responsabilité personnelle des généraux chargés de la pacification de l’Ouest. Cette pacification s’étant accomplie sous le commandement du lieutenant-général Solignac, il était naturel que le pouvoir lui en gardât quelque reconnaissance. Cependant, le lendemain même de sa victoire sur la chouannerie, le lieutenant-général Solignac voyait arriver à Nantes, investi d’un commandement supérieur au sien le lieutenant-général Bonnet, sous les ordres duquel il avait une fois déjà refusé de servir. Et cette mesure venait frapper le général Solignac, alors que s’éteignaient les dernières rumeurs de la Vendée où il ne restait plus guère que des morts à ensevelir et des prisonniers à juger. Il y avait là, pour un vétéran distingué des guerres de l’Empire, pour un homme signalé par des services récents, une injure dont la convenance des formes et une hypocrite affectation d’éloges ne suffisaient point pour adoucir l’amertume. À ce trait, le général Solignac crut reconnaître la haine que le maréchal Soult lui avait vouée ; il protesta, écrivit au ministre de la guerre une lettre véhémente, fit monter ses plaintes jusqu’au trône. Et elles avaient d’autant plus d’autorité, que le général était en droit de rappeler de quelles précautions offensantes on avait entouré son commandement. Car, tandis qu’il faisait la guerre aux Vendéens, plusieurs des autorités placées sous lui correspondaient avec un aide-de-camp de Louis-Philippe, M. de Rumigny, envoyé dans le Morbihan pour y exercer, au nom