Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/384

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de la Cour, une influence occulte, que servait à Nantes, d’une manière plus directe, la contre-police de M. Carlier. Voilà ce qu’avait été, à l’égard de la Vendée, la politique du ministère : politique dépourvue d’initiative, de décision, de franchise, de loyauté.

Au reste, le général Bonnet n’occupa qu’en passant le poste qui venait de lui être assigné, et il ne tarda pas à être remplacé lui-même par le lieutenant-général d’Erlon.

Ce fut sous le gouvernement militaire de ce dernier, et peu de jours avant la formation du ministère du 11 octobre qu’eut lieu, devant la cour d’assises de Blois, le procès de Caqueray fils, de Sortant, de Condé, de Cresson, et autres chouans, au nombre de vingt-deux. La plupart furent acquittés, quelques-uns condamnés à la détention. La modération de ce jugement était remarquable, au sortir d’une guerre civile qui avait soulevé de si violentes passions ; mais, outre que les accusés avaient été fort éloquemment défendus par M. Janvier, homme d’un talent élevé et du caractère le plus généreux, les dépositions avaient jeté une vive lumière sur la situation de la Vendée et sur la nature du soulèvement. Au milieu de tant d’exagérations et de mensonges répandus par l’esprit de parti, ce ne fut pas sans surprise et sans émotion qu’on entendit un des témoins, capitaine du 41e, dire la vérité sur ceux qu’il avait combattus comme sur ceux qu’il avait servis. Ce loyal officier se nommait Calleran. Il déclara que l’opinion avait été égarée par les récits des journaux et les rapports des