Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/436

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sibles dans un traité final entre les deux pays). Le comte Orloff déclarait, de plus, au nom de son maître, que dans le cas où la neutralité belge serait menacée militairement par la Hollande, l’empereur de Russie se réservait de se concerter avec ses alliés pour le rétablissement de cette neutralité et le maintien de la paix générale.

L’Autriche et la Prusse ayant adhéré à cette déclaration, leurs plénipotentiaires effectuèrent l’échange des ratifications le 18 avril, et les plénipotentiaires de Russie, le 4 mai. On approchait du dénouement : on n’y touchait pas encore. Les ratifications prussienne et autrichienne n’étaient en effet données que sous la réserve des droits de la confédération germanique, relativement à la cession et à l’échange d’une partie du grand-duché de Luxembourg ; et, quant à la Russie, sa ratification n’était que partielle ; elle contenait ces mots : « sauf les modifications à apporter aux articles 9, 12 et 13, dans un arrangement définitif entre la Hollande et la Belgique. »

La Belgique avait compté sur une ratification pure et simple de la part de la Russie, et le plénipotentiaire belge n’avait été aucunement autorisé à accepter une ratification partielle. C’est ce que fit pourtant M. Van de Weyer, qui, par là, outrepassait ses pouvoirs, et jetait son pays dans l’alternative, ou de se résigner à des ratifications sous réserves qui semblaient tout remettre en question, ou de les restituer, au risque de rompre avec l’Autriche, la Prusse, la Russie, et de jouer imprudemment la nationalité de la Belgique.