Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/435

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daise que les traités de 1815 avait enfantée, que le principe de la légitimité protégeait, et qui faisait partie de la famille inviolable des monarchies européennes.

Les protestations du roi Guillaume avaient donc pour les cabinets de Saint-Pétersbourg, de Vienne et de Berlin, une signification, une importance qu’elles ne pouvaient avoir pour le cabinet de Saint-James. De là le retard apporté à l’échange des ratifications de la part du roi de Prusse, des empereurs de Russie et d’Autriche. Fidèles à l’esprit de la Sainte-Alliance, ces trois souverains auraient désiré que, par un acquiescement volontaire au traité des 24 articles, le roi Guillaume leur permit de se mettre en garde contre la France, tout en leur épargnant la nécessité de violer d’une manière ouverte et brutale les lois de la franc-maçonnerie monarchique.

Dans cet embarras, l’empereur de Russie prit le parti d’envoyer à La Haye le comte Alexis Orloff, avec mission d’obtenir du roi de Hollande l’acquiescement souhaité.

Le comte Orloff ayant vu ses instances repoussées, quitta La Haye, en faisant connaître à l’Europe, par une déclaration officielle, que l’empereur de Russie n’entendait point s’associer à l’emploi de moyens coercitifs ayant pour but de contraindre le roi des Pays-Bas, par la force des armes, à souscrire aux vingt-quatre articles ; mais qu’il considérait ces articles comme renfermant les seules bases sur lesquelles pût s’effectuer la séparation de la Belgique d’avec la Hollande (sauf les amendements admis-