Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/439

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dais persistaient dans leur attitude, elle annula implicitement sa décision, et déclara, le 11 juillet, que « l’évacuation aurait lieu quinze jours après l’échange des ratifications de la nouvelle convention, » ce qui revenait à effacer la limite précédemment posée.

Ce fut alors que la Hollande, sans s’expliquer sur le dernier mot de ses prétentions, offrit d’ouvrir avec la Belgique une négociation directe. Elle espérait, de la sorte, mettre de son côté les apparences, bien convaincue que la Belgique ne renoncerait pas aussi facilement que la Conférence à la condition de l’évacuation préalable.

Voici donc quelles étaient, dans ce vaste imbroglio de plates intrigues, les situations respectives :

La question territoriale ayant été résolue contre la France, la Conférence sur ce point maintenait son arbitrage ; mais elle l’abandonnait sur les deux autres points, celui de la navigation fluviale et celui de la dette ; et elle consentait à ce que, sous ce double rapport, la Hollande et la Belgique réglassent elles-mêmes leurs différends. Or, ces négociations directes, la Hollande demandait qu’elles s’ouvrissent ayant l’évacuation la Belgique voulait qu’elles ne s’ouvrissent qu’après. Là était le nœud de la difficulté.

Il était, du reste, bien évident que, dans l’offre qu’elle faisait de négocier directement avec la Belgique, la Hollande n’était pas de bonne foi. Elle s’attendait, de la part des Belges, à cette réponse : « Évacuez notre territoire ; jusque-là nous repoussons toute proposition d’arrangement ; » et, dans