Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/456

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Ainsi, grâce à la politique tortueuse, anti-française, adoptée par le cabinet des Tuileries, les obstacles se multipliaient à chaque pas, et le sort de l’expédition semblait à tout instant sur le point d’être compromis.

Dans cette extrémité, le maréchal Gérard, en quittant Bruxelles, envoya son aide-de-camp, M. de Sercey, à Paris, pour prendre les instructions du maréchal Soult et savoir si, les Belges s’obstinant dans leurs refus, on enlèverait leurs postes de vive force. Car c’était à cette incroyable violence que les Français risquaient de se voir amenés par la haute sagesse de M. de Talleyrand et du cabinet des Tuileries ! Il est certain que, malgré les observations de M. de Latour-Maubourg, la défense de laisser entrer les Français dans la ville d’Anvers fut faite formellement par le ministère belge et annoncée d’une manière officielle au général St-Cyr Nugues, par le général Evain. Que faire ? On répondit de Paris, au maréchal Gérard, d’agir avec vigueur, s’il en était besoin ! Heureusement, la fortune nous épargna cette iniquité. Les ministres de Léopold, dans l’intervalle, avaient un peu rabattu de leurs prétentions ; le général Desprez était allé proposer des arrangements au maréchal Gérard, et, à la suite d’une conférence très-animée, le colonel Buzen, commandant supérieur de la place d’Anvers, avait signé avec le général St-Cyr Nugues une convention militaire portant : 1° que les Français occuperaient la lunette de Montebello qui leur était indispensable pour le siège ; 2° qu’ils pourraient faire entrer dans la ville, pour