Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/469

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envoya deux officiers supérieurs, chargés de traiter en son nom, avec le commandant en chef de l’armée française. Après de vifs débats, une capitulation fut arrêtée pour l’évacuation de la citadelle d’Anvers ainsi que des forts qui en dépendent, et le chef d’escadron Lafontaine apporta cette capitulation à Paris. L’article 2 était ainsi conçu : « La garnison sera prisonnière de guerre, mais reconduite à la frontière, où ses armes lui seront rendues, aussitôt que S. M. le roi de Hollande aura ordonné la remise des forts de Lillo et de Liefkenshoëk. »

Le jour même où la citadelle d’Anvers tombait au pouvoir des Français, la digue de Doël, occupée par la division du général Tiburce Sébastiani, était menacée par la garnison du fort de Liefkensboëk et par l’escadre hollandaise. Tandis que, descendant la rivière, cette escadre venait se placer vis-à-vis la digue, des barques, chargées d’hommes et d’artillerie, sortaient de Liefkenshoëk, s’avançaient sur l’inondation, et déposaient les troupes de débarquement sur la digue, près du point où elle se réunit à celle par qui l’inondation est contenue. Les Hollandais étaient au nombre de deux mille. Aux premiers coups de fusil, les Français, qui n’étaient pas plus de six cents, se précipitent sur le point attaqué, conduits par le général Sébastiani en personne, abordent l’ennemi à la baïonnette, le culbutent, courent à la digue en battant la charge. Ébranlés par cette vigoureuse attaque les Hollandais regagnent en désordre leurs embarcations. En vain le feu d’une escadre nombreuse les protège, les uns tombent sous la baïonnette de nos soldats,