Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/470

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les autres se jettent à la nage et périssent dans les flots les plus heureux rentrent dans le fort, dont un feu à mitraille va défendre les approches. Dans cet engagement rapide, qui assurait notre position à Doël, et où le général Tiburce Sébastiani s’était également distingué par sa présence d’esprit et sa bravoure, les Français n’avaient eu qu’une soixantaine d’bommes tués ou blessés. Ils s’y étaient montrés pleins d’enthousiasme, et tous, ils criaient à l’envi : en avant ! en avant ! La joie des habitants du village fut extrême : ils accoururent pour embrasser nos soldats et leur offrir de l’eau-de-vie et du pain.

Le dernier épisode de cette campagne mérite d’être rapporté. Entre la citadelle d’Anvers et la Tête-de-Flandres il y avait une flottille de plusieurs canonnières, au moyen de laquelle communiquaient les deux parties de la garnison hollandaise. En proposant, le 23 au matin, la capitulation, le général Chassé s’était intitulé commandant de la citadelle d’Anvers, de la Tête-de-Flandres, et de l’escadre néerlandaise stationnée sur l’Escaut devant cette place. Or, son projet contenait un article portant qu’il serait loisible à la flottille de descendre le fleuve pour se retirer. Cet article fut rejeté dans le contre-projet et les Français exigèrent la remise de la flottille. Mais, dans le conseil de défense, la prétention des vainqueurs devint l’objet d’une discussion fort animée. Le capitaine Koopman, commandant de la marine hollandaise, demanda que le mot flottille fût effacé de la capitulation, et déclara que, ne reconnaissant point d’autorité qui put le forcer à se rendre, il saurait bien échapper à l’ennemi ou