On arriverait ainsi à une scission parmi les mécontents, tandis qu’une partie se trouverait attachée à son souverain par de nouveaux liens ; l’autre perdrait toute influence à cause de l’injustice de ses demandes. C’est dans ces vues que le gouvernement de S. M. a cherché jusqu’à ce jour à arranger les difficultés qui embarrassent encore les affaires des États-Romains ; mais quoiqu’on ne puisse douter que toutes les grandes puissances ne partagent ces intentions, toutefois il paraît qu’on n’est pas d’accord sur les moyens à employer pour atteindre ce but. Le temps ne manquera pas de démontrer la fausseté ou la justesse de cette opinion sur les affaires des États-Romains, et le soussigné peut assurer M. le comte de Lutzow qu’il verra avec le plus grand plaisir ses tristes prédictions ne pas se remiser, Il saisit en outre la dernière occasion qu’il aura peut-être de faire part à S. Exc. de sa conviction que les dangers auxquels il a dû faire allusion diminueront à mesure que les améliorations annoncées par la note de S. Exc. seront adoptées avec énergie et franchise.
Les députés soussignés, présents à Paris[1], convaincus des périls d’un système qui éloigne le gouvernement, de plus en plus, de la révolution qui l’a créé, regardent dans la situation actuelle de la France, comme le plus impérieux de leurs devoirs, de rendre compte à leurs commettants de leurs principes et de leurs votes. S’il n’a pas été en leur pouvoir de ramener le gouvernement aux conditions de sa propre conservation, il est du moins en leur pouvoir de signaler le danger.
Notre révolution de 1830 a été diversement appréciée. Les uns n’y ont
vu qu’un incident, qu’une modification de la Restauration, et ils en ont- ↑ L’original du compte-rendu a été signé par 41 députés présents à paris et qui s’étaient réunis pour en discuter la rédaction.