Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/486

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tionnaires autrichiens expérimentés et connaissant bien l’Italie ont été mis à sa disposition, afin de l’aider à introduire les améliorations praticables dans les circonstances difficiles où il est placé occasionnées par les troubles perpétués depuis dix-huit mois dans une grande partie de ses provinces.

Telle est la manière dont l’Autriche a entrepris d’exercer l’influence que le caractère ferme et désintéressé de son gouvernement lui a procurée à la cour de Rome. Repoussant en ce qui la concerne, tout agrandissement territorial fermement résolue de maintenir, de concert avec ses alliés, l’état de possession tel qu’il se trouve établi par les traités dans la péninsule italienne, et particulièrement l’intégrité du Saint-Siège, ou en détacher quelques-unes de ses provinces. S. M. I conserve la conviction que les concessions, proposées pour changer la forme pontifical n’ont pour but, dans la pensée de ceux qui les réclament, que de les affranchir entièrement du pouvoir du Saint-Siège. C’est donc par égard pour le repos de l’Italie que l’empereur se croit obligé de refuser de soutenir de pareilles demandes. C’est ainsi qu’obéissant à la voix de sa conscience, il sert véritablement la cause de la paix générale, qui est l’objet de tous ses vœux et de sa constante sollicitude.

Rendant pleine justice aux dispositions que le gouvernement français, guidé par les motifs de sa propre conservation manifeste sous ce rapport, le cabinet autrichien espère qu’il sera toujours facile de s’entendre et de se débarrasser de toutes les difficultés qui peuvent se présenter dans le cours des événements. Il n’éprouve aucune crainte d’une complication sérieuse qui prendrait sa source dans les mesures administratives d’un état indépendant. Mais fort de la sincérité de ses sentiments, l’empereur se plaît à croire qu’il trouvera dans tous les cas S. M. britannique disposée comme lui-même à maintenir les nœuds indissolubles d’amitié et d’alliance qui unissent les deux monarques, et dont la garantie se trouve des deux côtés dans une identité de principes, de vues et d’intérêt.

Le soussigné requiert l’ambassadeur de porter sa réplique à la connaissance de sa cour.

Signé : Prince de Metternich.. »
RÉPONSE DE M. SEYMOUR AU COMTE LUTZOW.

« Le soussigné a l’honneur de recevoir la communication de S. Exc. M. le ministre d’Autriche. Il connaissait déjà la note de M. le prince de Metternich ; mais ayant reçu depuis peu l’ordre de quitter Rome, le soussigné doit en conclure que les observations du prince n’ont pas paru à son gouvernement de nature à modifier ses vues sur l’état des affaires de Rome. Le soussigné reste convaincu, d’après ses instructions, que son gouvernement ne croit pas les améliorations introduites par le pape dans l’administration de ses États suffisantes pour répondre aux vœux et aux espérances des Puissances, tels qu’ils furent exprimés en 1831. Le gouvernement anglais sait très-bien qu’il existe parmi les sujets de sa