Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 3.djvu/91

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de l’hôtel de la préfecture. Il se présenta successivement à tous les postes, suivi de quelques hommes dévoués. À chaque halte, des bourgeois en veste et en casquette venaient grossir son cortège, qui se composait de près de six cents hommes, lorsqu’il parvint à l’Hôtel-de-Ville.

À dater de ce moment, les vieilles formes imposées à cette société malade ; et inepte reprirent tout leur empire. L’autorité continua néanmoins à s’adjoindre quelques ouvriers, entr’autres, un grillageur, nommé Buisson : il allait amuser le peuple pendant quelques jours. On ouvrit aussi une souscription en faveur des ouvriers, et plusieurs personnages importants, souscrivirent pour de fortes sommes, qui ne devaient jamais être versées.

Enfin, le 3 décembre, à midi, une proclamation de la mairie annonça l’arrivée du prince royal et du maréchal Soult. Ils entrèrent à Lyon par le faubourg de Vaise, à la tête d’une nombreuse armée qui s’avançait dans un appareil formidable, tambour battant et mèche allumée. Le maréchal Soult avait rencontré au camp de Reilleux, où le général Roguet était allé l’attendre, les troupes qui s’étaient trouvées à Lyon lors du soulèvement du peuple. Ministre de Louis-Philippe, devenu roi parce qu’en 1830 les troupes de Charles X avaient refusé de tirer sur le peuple, le maréchal Soult reprocha durement aux soldats du général Roguet la mollesse de leur résistance. Les soldats l’écoutaient avec étonnement.

À Lyon, il déploya une sévérité plus menaçante encore. Le désarmement des ouvriers fut opéré, la