Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/135

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Vous en avez menti ! – J’ai dit : Tu en as menti, misérable ! — Qu’avez-vous à répondre pour votre justification. — Je ne me justifie pas. » La Cour délibère, et, après quelques minutes, séance tenante, condamne Vignerte à trois ans de prison. Défendus avec beaucoup d’éloquence et d’énergie par MM. Dupont, Moulin, Pinart et Michel (de Bourges), les accusés furent déclarés non coupables par le jury. Mais la Cour, dont cette décision enchaînait la sévérité à l’égard des prévenus, la Cour, sur les réquisitoires de M. Delapalme, frappa les avocats comme ayant outragé le ministère public et MM. Dupont, Pinart, Michel (de Bourges) furent suspendus de l’exercice de leur profession : le premier pour une année, les deux autres pour six mois.

Le même jour, MM. Voyer-d’Argenson et Charles Teste étaient acquittés. On les avait traînés devant les tribunaux pour avoir publié une brochure qui respirait l’amour du peuple et le sentiment de la charité évangélique.

Voilà dans quel déplorable état de trouble vivait la société. Heureuse encore si elle n’avait pas été condamnée à un plus sombre destin ! Car à tant de convulsions qui, du moins, annonçaient la vie, devaient succéder un abattement honteux et un lourd sommeil semblable à la mort.