Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/252

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dicastère de les initier au secret de la constitution de la vente nationale : il parut promettre et ne voulut ou ne sut pas se décider. De fâcheux tiraillements s’en suivirent. Les dissidents nomment des commissaires, on prépare un règlement nouveau, une reconstitution est imminente.

Ceci se passait au mois de juillet (1833). M. Cavaignac, qui était d’avis qu’il fallait lutter contre le pouvoir, au grand jour, à la face du soleil, M. Cavaignac arriva inopinément à Lyon. Il s’aboucha aussitôt avec les démocrates les plus influents, s’enquit de l’état de l’opinion ; et une assemblée se tint, en sa présence, dans les bureaux du Précurseur, sous la présidence de M. Jules Séguin. Après un examen approfondi des ressources dont le parti disposait, on reconnut qu’il n’y avait pas lieu, pour le moment, à une levée de boucliers ; qu’on devait se borner à une propagande énergique que, même en admettant le cas d’une insurrection commencée à Paris, Lyon ne pourrait efficacement s’y associer qu’avec l’adhésion volontaire et spontanée des ouvriers ; qu’il importait, par conséquent, de prendre racine dans le peuple ; qu’en attendant, et dans la prévision d’une crise, il était bon de créer un pouvoir représentant toutes les forces vives de la cité et destiné à centraliser l’action du parti, soit qu’il fût conduit à soutenir la lutte, soit qu’il fallût assurer au peuple les avantages de la victoire. C’était donc tout à la fois un comité de résistance et une municipalité provisoire qu’il s’agissait d’Instituer. Mais, pour investir ce comité d’une puissance suffisante, on convint d’un mode d’élection propre à enlever autant que pos-