Page:Blanc - Histoire de dix ans, tome 4.djvu/253

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sible aux électeurs la connaissance des membres élus. Chacun fit son bulletin, et, l’assemblée s’étant séparée, le président dépouilla seul le scrutin, dont il ne communiqua le résultat qu’aux élus. On sut leurs noms plus tard. C’étaient MM. Jules Séguin, Lortet, Bertholon, Baune, Charassin, Poujol, Jules Favre, Michel-Ange Périer, Antide Martin, Rivière cadet.

M. Cavaignac choisit pour correspondants MM. Bertholon et Martin, leur donna les noms de tous les affiliés de province avec lesquels des relations actives devaient être publiquement entretenues, et reprit la route de Paris.

L’heure semblait approcher où les républicains domineraient dans Lyon. En vain leur ascendant y était-il combattu avec énergie ils tendaient de plus en plus à s’imposer par leur courage. Le 29 juillet (1833), dans une revue des troupes de la garnison, des gardes nationaux ayant protesté hautement contre les bastilles, et une voix partie du cortège du lieutenant-général Aymar ayant crié : « Il y a ici des Autrichiens, » deux républicains, MM. Jules Séguin et Baune, courent chez le lieutenant-général Aymar, qu’entourait son état-major, lui demandent des explications, et obtiennent un désaveu public.

La force du parti avait, toutefois, besoin de direction. Le comité formé par suite du voyage de M. Cavaignac, et qu’on appelait le Comité invisible, n’agissait pas et paraissait vouloir s’abstenir. Quant à la Charbonnerie dissidente dont nous avons déjà parlé, elle s’était mise à l’œuvre mais certaines divisions produites par des antipathies personnelles, la lassi-