par Mercet, qui plus tard fut reconnu pour un agent de police, quelques-uns persistèrent dans leurs aveugles projets, et parvinrent à ameuter, dans la soirée, cinq ou six cents hommes qu’ils traînèrent par la ville en chantant la marseillaise. Heureusement, l’autorité s’abstint de sévir, et ils se dispersèrent.
Cependant, M. Albert était arrivé à Paris. Se conformant aux instructions qu’il avait reçues, il se rendit d’abord au comité de la Société des Droits de l’Homme, et fit part aux membres qui le composaient de l’objet de son voyage. Mais MM. Cavaignac et Guinard étaient retenus à Paris par des devoirs pressants et ne voulaient point se séparer l’un de l’autre. M. Albert demanda conseil à M. Cabet, qui avait beaucoup d’ascendant sur le peuple des faubourgs. L’entretien eut lieu pendant la nuit dans les bureaux du Populaire. M. Cabet s’y montra partisan d’une résistance exclusivement légale ; il n’hésita pas à affirmer que tenter la fortune des armes serait une insigne, une irréparable folie ; et, pour mieux exprimer combien profonde était sur ce point sa conviction, il s’écria : « Il faut plutôt se battre pour qu’on ne se batte pas. » M. Garnier-Pagès que, sur une invitation de lui très-pressante, M. Albert s’était décidé à aller voir, M. Garnier-Pagès tenait le même langage. Mais ce que M. Albert venait chercher à Paris, ce n’était pas seulement la condamnation du mouvement, c’était un homme assez vigoureux et assez populaire pour en comprimer la fougue. L’anxiété de l’envoyé lyonnais fut donc extrême ; et il se disposait à repartir, lorsque, par l’intermédiaire de M. Marchais, Armand Carrel